UN PEU D'HISTOIRE/GEO
Grâce à un ensoleillement exceptionnel et à des températures clémentes, Nice a d'abord développé un tourisme d'hiver. Bien desservie (aéroport gagné sur la mer) et possédant un port de voyageurs (vers la Corse), la ville est aujourd'hui un centre touristique international et les activités tertiaires (commerce, administration, université) dominent largement.
Fondée au Ve s. av. J.-C. par des Massaliotes (colons grecs venus de Marseille), annexée au comté de Provence
(Xe s.), ville libre (XIe s.), Nice passa sous la domination des Angevins de Provence (1246), puis sous celle de la maison de Savoie (1388). Française de 1793 à 1814, elle fut définitivement cédée à la France par le Piémont en 1860.
Monuments des XVIIe et XVIIIe siècles de la vieille ville (églises et chapelles baroques). Musées des Beaux-Arts, Masséna, du palais Lascaris, d'Art naïf, d'Art moderne et contemporain. À Cimiez, vestiges romains, église avec panneaux des Brea, musée d'Archéologie, musées Matisse et Chagall (« Message biblique »). Au pied du mont Boron, site paléolithique et musée de Terra Amata.
Chef-lieu
du département des Alpes-Maritimes, Nice est , avec 345 675
habitants en 1990 (516 740
pour la conurbation), l’une des grandes villes françaises. Mais elle est la
seule qui doive sa rapide croissance à la fonction touristique fondée ici sur
la douceur du climat et la beauté du cadre: courbe harmonieuse d’une baie
dominée par un amphithéâtre de collines et de corniches.
Quand les touristes anglais qui fréquentent Nice depuis près d’un siècle financent les premiers aménagements de la future Promenade des Anglais, le petit port sarde (25 000 hab. en 1822) se limite à l’actuel Vieux-Nice et au bassin Lympia, de part et d’autre de la colline du Château, acropole lors de la création de la cité grecque: Nikê (Victoire). Le rattachement à la France (1860) facilite les équipements, et le chemin de fer, arrivé en 1864, amène bientôt à Nice toute l’aristocratie européenne. Du front de mer jusqu’à la gare et à la colline de Cimiez la ville se couvre d’hôtels et de villas. Après la Première Guerre mondiale la clientèle princière disparaît; les palaces ferment et se transforment en appartements. Se développe alors un tourisme d’été, de masse, plus démocratique, hébergé en meublés et dans les campings; la fréquentation étrangère reste très élevée, mais les Britanniques sont devancés par les Nord-Américains, les Italiens et les ressortissants du Benelux; en 1993, 6 millions de passagers ont transité par l’aéroport de Nice (deuxième de France après Paris), qui a assuré, parallèlement, un trafic de 22 600 tonnes de fret.
Au total, Nice accueille plus d’un demi-million de touristes
chaque année mais sa fonction de ville de repos et de retraite s’affirme. La
saison hivernale ne survit plus guère que grâce au séjour climatique des
personnes âgées, aux batailles de fleurs et au Carnaval. Mais Nice ambitionne
de devenir une grande ville de congrès. En s’organisant pour l’accueil
touristique, elle a fait une part considérable aux activités tertiaires qui
occupent le tiers de la population active (hôtellerie, restauration, commerces,
services). Les cultures maraîchères et florales (œillet et rose) reculent
devant l’expansion urbaine. Une nouvelle fonction est apparue: l’université
de Nice, fondée en 1965, comptait plus de 31 000
étudiants en 1994. Le bâtiment reste la première activité industrielle,
stimulée par l’installation de très nombreux retraités, ce qui entraîne un
vieillissement exceptionnel de la population.
À
l’est, entre les villas du mont Boron et la colline de Cimiez avec ses résidences
et ses musées (Musée archéologique, musée Matisse, musée Chagall), la
plaine du Paillon où le torrent a été recouvert est resté un «fief niçois»,
populaire et industriel, en dépit de ses nouveaux immeubles. La plaine
centrale, densément peuplée, est marquée par «la forte personnalité des
deux artères maîtresses», la Promenade des Anglais, continuellement embellie,
et l’avenue Jean-Médecin qui borde le véritable cœur résidentiel,
financier et récréatif de la ville. Au-delà de la gare, on rejoint les récents
quartiers-dortoirs sur les premières collines abruptes: Saint-Maurice,
Saint-Sylvestre, Las Planas. Mais c’est à l’ouest que la ville progresse le
plus vite: de nouveaux quartiers ont envahi les collines modelées dans un
ancien delta du Var, coupés par la voix ferrée et l’autoroute urbaine sud;
l’embouchure actuelle est occupée par la zone à urbaniser en priorité
(Z.U.P.) de Saint-Augustin, le marché d’intérêt national, des usines, l’aéroport.
La rive droite du Var est déjà une dépendance niçoise.